"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mercredi 25 juin 2014

DOROTHEA TANNING, MAX ERNST ET LE RÊVE


Dorothea Tanning et Max Ernst et le  Capricorne (Sedona, Arizona, 1948)

Le premier à m’avoir parlé de MaxErnst fut André Griffon dans les années 80. Je travaillais alors à Largentière et André m’avait appris que Max Ernst avait été enfermé quelque temps dans la prison de Largentière et y avait peint, peintures qu’il avait données au policier qui le gardait à l’époque. Pour être franc, à ce moment-là, le nom de Max Ernst ne m’était pas totalement inconnu mais il ne m’évoquait pas grand-chose non plus. Cette conversation avec André m’est revenue lorsque, préparant, à partir de 2006, les spectacles de théâtre du collège, j’ai découvert que la « prison » dont il m’avait parlé devait être ce minuscule réduit humide et sans fenêtre qui servait à entreposer les chaises dans la salle polyvalente où nous tentions tant bien que mal (plutôt mal, d’ailleurs), de réaliser nos spectacles.
J’en ai appris davantage sur MaxErnst lorsque, devenu libraire, j’ai eu un client, G. L. (il se reconnaîtra), qui cherchait de la documentation sur la maison que Max Ernst avait habitée à Saint-Martin d’Ardèche pendant la période de guerre avec Leonora Carrington. Ernst l’avait décorée de reliefs et de sculptures dont beaucoup ont été dispersés, comme d’ailleurs un grand nombre de ses œuvres. Ce client cherchait de la documentation sur Ernst car l’une de ses amies avait été chargée de mettre en valeur, en vue d’y réaliser un musée, la maison d’Eaubonne (Val d’Oise) où avaient habité Eluard et Gala, et qu’avait décorée Max Ernst.
J’avais alors cherché des renseignements sur la maison de St. Martin d’Ardèche et j’avais appris qu’elle avait été vendue, ne se visitait pas et que la plupart des décors réalisés par Ernst avaient été détruits ou vendus (deux d’entre eux  auraient été achetés par un musée de Lausanne).
Lors de ces recherches, je suis tombé sur un livre « Max Ernst, sculptures, maisons, paysages » écrit par Werner Spies (Ed. du Centre Pompidou) où j’appris pas mal de choses sur Max Ernst, ses itinérances en France et aux Etats-Unis, ses œuvres, la maison d’Eaubonne et celle de St. Martin d’Ardèche.
Il y a quelques jours, j’ai fait un rêve où je rencontrais Dorothea Tanning. Dorothea Tanning fut la dernière épouse d’Ernst et s’est éteinte en janvier 2012, à l’âge de 101 ans.
Lorsque j’ai fait ce rêve, je ne pensais pas du tout à Max Ernst et, d’ailleurs, je ne reliais pas immédiatement les deux noms.
Curieusement, alors que je ne suis pas particulièrement attiré par les peintures ou les dessins d’Ernst (ce serait même plutôt le contraire), son œuvre, en particulier ses sculptures, me fascine. 

En tant qu’homme, il a eu, comme beaucoup de ses contemporains, un parcours extraordinaire. Artistiquement, il a tout tenté, tout essayé et énormément de ses œuvres ont disparu et il n’en reste au mieux que quelques mauvaises photos en noir et blanc. Mais ce n’est pas tant son œuvre qui m’interpelle mais sa vie. Ernst a eu un parcours hors du commun : né Allemand, il a rejoint l’univers des dadaïstes et des surréalistes, toujours plus près des premiers, d’ailleurs, que des seconds avec qui il a toujours eu des relations plus ou moins épineuses. Après avoir été marié une première fois en 1918 avec Louise (ou Luise) Straus, une historienne d’art, avec qui il eut un fils, Jimmy, il épousa en 1927 Marie-Berthe Aurenche et résida dans la maison de ses beaux-parents à Vesseaux (Ardèche) dont il avait « décoré », comme à son habitude, murs et volets. Il ne reste bien entendu rien de ces œuvres dont les propriétaires se sont empressés de se débarrasser après le départ de leur éphémère gendre. Puis, en 1937, il rencontra Leonora Carrington qui acheta pour eux la maison de St. Martin d’Ardèche. En 1938, il rencontra Peggy Guggenheim qui lui acheta plusieurs œuvres pour son musée de Londres. Interné en 1939 au camp  des Milles il réussit à quitter la France avec elle et l’épousa une fois arrivé aux Etats-Unis, en 1942. Le mariage entre deux personnalités aussi opposés fut, comme on peut l’imaginer, un échec et Max Ernst épousa Dorothea Tanning, sa 4ème épouse donc, avec qui il resta jusqu’à sa mort, à Paris, en 1976. C’est pendant leur séjour à Sedona, dans le désert d’Arizona, qu’il réalisa ses œuvres les plus emblématiques, en particulier son fameux Capricorne.   

1 commentaire:

  1. Max Ernst à Seillans (France )http://fr.pinterest.com/alaingirelli/les-myst%C3%A8res-de-la-for%C3%AAt/

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