"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mardi 5 juin 2012

HOMMAGE A LA GRECE



Melina Mercouri interprète "Je suis née grecque"
(Merci à Jean-Claude Deloménie "Delo" qui a parlé de cette chanson sur son Facebook)

A l'époque où elle a enregistré ce titre (1971), Mélina Mercouri était en exil en France, la dictature des colonels (1967-1974) l'avait déchue de ses droits civiques et de sa nationalité. Ce qui peut sembler une simple chanson du genre "Ah qu'elle sont jolies les filles de Grèce" était en fait bien plus que cela…" Je cite ici un commentaire de hre mgpye du 28/1/2007 car je n'aurais pas pu dire mieux).





A la même époque, elle a publié un livre autobiographique sous le même titre, dans lequel elle raconte sa Grèce : son grand-père avait été maire d'Athènes pendant 30 ans et, entre les deux guerres mondiales pendant lesquelles la Grèce fut durement touchée, le maire de la capitale était considéré comme un personnage plus puissant et respecté que le roi lui-même. Le père de Melina avait siégé comme député au parlement à l'âge de 22 ans. C'est dire combien le destin de Melina Mercouri est étroitement lié au destin de la Grèce. C'est pourquoi elle s'est sentie terriblement blessée lorsque le 21 avril 1967 trois militaires ont fait un coup d'Etat dans la cité qui est à l'origine de la démocratie.
"Je suis née grecque" est un cri né de cette blessure. Bien entendu, Melina y raconte sa vie d'artiste, d'actrice et de chanteuse et sa vie de femme. Mais elle raconte surtout son attachement à sa patrie, à son soleil, à ses paysages et à son peuple, qui sut toujours rester digne à travers les moments difficiles que vécut la Grèce.
Privée de sa nationalité depuis le coup d'État, exilée en France, Melina Mercouri montre dans son livre les multiples facettes de son être. Tour à tour sensible, sensuelle, coléreuse, exubérante, rieuse, pessimiste, espérant au-delà de tout espoir, elle est vraiment l'incarnation de ce peuple d'Athènes qui, à la sortie du travail, semble transformer en gracieux ballet le simple fait de traverser une rue, à un feu rouge, mais qui ne cesse de triturer un chapelet ou un trousseau de clés - signe d'une angoisse profonde devant la vie.

(Texte en grande partie repris de la présentation du livre de Melina Mercouri : "Je suis née grecque" - Livre de poche n°3521 paru en 1973)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Nous vous remercions de vos commentaires mais nous vous indiquons que, sur ce blog les commentaires reçus sont automatiquement modérés et que seront systématiquement supprimés tous propos de caractère injurieux, violent, raciste, à caractère sexuel ou attentatoire aux bonnes moeurs. Merci de votre compréhension.